France : Macron a reçu les autorités religieuses

7:55 - January 08, 2022
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Téhéran(IQNA)-Le chef de l’État, Emmanuel Macron a rencontré mercredi 05 janvier, à l’Élysée, les autorités religieuses. Il a prononcé une allocution devant les représentants des cultes catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman et bouddhiste, en présence de Jean Castex et Gérald Darmanin.
Le chef de l’État, Emmanuel Macron a rencontré mercredi 5 janvier, à l’Élysée, les autorités religieuses. Il a prononcé une allocution devant les représentants des cultes catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman et bouddhiste, en présence de Jean Castex et Gérald Darmanin.

Les autorités religieuses, représentants les principaux cultes en France, ont été reçues par le président de la République Emmanuel Macron. Au menu des échanges, la question sanitaire a été évidemment évoquée. Le chef de l’État a salué la contribution des responsables religieux dans la lutte contre la Covid-19. Mais cette rencontre a eu pour mot d’ordre : la vigilance, notamment concernant les discours de haine et dans la lutte contre les actes antireligieux en France. Emmanuel Macron a en outre rappelé que 1400 actes antireligieux ont été recensés en France depuis janvier 2021.

Au cours de son traditionnel discours, il a précisé que chacun des cultes allait rencontrer les députés Ludovic Mendes et Isabelle Florennes, en charge d’une mission sur les actes antireligieux. Ces derniers doivent d’ailleurs rendre leurs propositions d’ici le mois de février.

L’organisation d’une telle rencontre avec les représentants religieux annonce l’instauration d’une nouvelle dynamique religieuse en France. Emmanuel Macron a d’ailleurs mis l’accent sur le culte musulman, après avoir balayé les chiffres et formulé les directives, sous forme de recommandations, aux représentants.

Une nouvelle ère pour l’islam de France ?
Alors que la plupart des représentants religieux sont venus à deux, le culte musulman a été représenté par le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui, le recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-Eddine Hafiz, et le recteur de la Grande Mosquée de Lyon Kamel Kabtane.

Il est à retenir qu’Emmanuel Macron a confirmé la création d’un Forum de l’islam de France (Forif) comme principal interlocuteur de l’Exécutif français. Cette décision entérine de facto la mort du CFCM, interlocuteur autrefois privilégie des autorités publiques. Le nouveau forum remplacera donc le CFCM et sera une forme de représentation de l’islam basée sur les acteurs départementaux. Cet organe abandonne l’islam dit « consulaire » caractérisé jusque-là par une tutelle des fédérations de mosquées affiliées à des pays.

Ainsi, les huit fédérations, qui composaient le CFCM seront marginalisées pour laisser place au Forif. Ce dernier devra en particulier se pencher sur la formation et le statut des cadres religieux, à savoir les imams et les aumôniers. Pour Mohammed Moussaoui « Il s’agit de faire évoluer les actuelles instances. Cette réforme passe par une refonte du CFCM. (…) L’idée est d’avoir des instances représentatives à partir des départements, c’est ma position de longue date, je m’en réjouis ».

La mise en place du Forif traduit la stratégie adoptée par l’exécutif, pour lutter contre le séparatisme et l’extrémisme religieux. En réalité, la refonte de l’islam de France témoigne de la volonté de contrôle de ce culte, pour une modélisation à l’image « des valeurs de la République ». La volonté de mettre fin à « l’oligopole paralysant les fédérations » pour faire émerger des acteurs crédibles, au goût de l’exécutif, reflète l’acharnement contre les musulmans français.

L’islam de France est devenu une carte politique, une bataille juridique, une compétition où chaque politicien a son mot à dire, sauf les principaux concernés, les musulmans. La structuration de la deuxième religion de l’Hexagone, pour une meilleure compatibilité avec des principes comme la laïcité, illustre cette vendetta, et l’islamophobie d’État.
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